Table des matières

lundi 11 novembre 2024

La psy






Titre français : La psy
Titre original : Never Lie
Auteur : Freida McFadden
Édition lue : Poisoned Pen
296 pages
Lu en anglais






Tricia et Ethan sont des jeunes mariés à la recherche d'une maison. Pendant qu'ils visitent le manoir isolé d'une psychiatre renommée qui a disparu quatre ans plus tôt, une tempête de neige les empêche de quitter les lieux. Pour patienter, Tricia écoute les cassettes des séances du Dr Adrienne Hale avec chacun de ses patients qui retracent les événements ayant conduit à sa disparition.

Je me suis lancée dans cette lecture après en avoir abondamment entendu parler sur les réseaux sociaux, et c’est pourquoi je crois que j’avais de grandes attentes envers cette lecture. C’est probablement la raison pour laquelle j’en ressors malheureusement assez déçue.

L’histoire en soi n’est pas mauvaise, elle est même bien entrainante. Un couple se retrouve coincé dans une maison isolée avec un lourd passé lors d’une tempête de neige, et des choses étranges se produisent. Le problème avec cette narrative, c’est plutôt que je l’ai maintes fois vue et revue, notamment dans le livre Dix ans, noces de sang que j’ai lu assez récemment. J’espérais donc que cette lecture serait capable de me faire oublier ces autres lectures semblables en me surprenant, mais finalement celle-ci ne m’a pas convaincue sur ce côté. J’ai tout de même trouvé l’histoire bien intéressante, bien qu’extrêmement clichée pour environ les deux tiers du livre, et les pages se tournaient à un rythme soutenu et rapide.

Du côté des personnages, cela ne s’est pas vraiment amélioré. J’ai apprécié le personnage du Dr Adrienne Hale, que nous pouvons apprendre à connaitre à travers les cassettes de ses séances écoutées par le personnage principal du livre, Tricia. Toutefois, je n’ai pas particulièrement aimé les personnages de Tricia et Ethan, les trouvant vides, niais et étant décrit avec une bonne dose de cliché, encore une fois. Leurs actions m’énervaient au plus au point, et je les ai trouvés franchement imbéciles à quelques reprises. En bref, des personnages qui m’ont malheureusement plus embêté qu’autre chose.

Je dois cependant donner du crédit à l’autrice pour m’avoir complètement surprise à la fin. J’avais quelques théories en tête, mais aucune ne s’est avérée vraie, ce qui m’a agréablement surprise après un deux tiers de lecture assez moyen. Toutefois, au lieu d’en rester à un seul dénouement surprenant, l’autrice en a accumulé plusieurs, rendant le tout plus grand que nature, ce qui m’a un peu fait décrocher finalement.

En bref, une lecture divertissante et intéressante qui avait le potentiel d’être une excellente lecture, mais qui est restée assez moyenne pour moi. Je lui donne une note de 3/5 puisque j’ai passé un bon moment de lecture en compagnie de ce livre, mais rien ne m’a réellement marqué et je n’en ressors pas impressionnée. 

vendredi 1 novembre 2024

Lettres d'enchantement, tome 1 : Divines rivalités






Titre français : Lettres d'enchantement, tome 1 : Divines rivalités
Titre original : Letters of Enchantment, book 1: Divine Rivals
Auteur : Rebecca Ross
Édition lue : Wednesday Books
357 pages
Lu en anglais






Aucun dieu, aucune guerre ne pourra les séparer.


Après plusieurs siècles de sommeil, les dieux sont à nouveau en guerre. Alors que son frère est parti au front et que sa mère sombre dans l'alcool, la jeune journaliste Iris Winnow tente de maintenir sa vie à flot.

Elle ne trouve de réconfort que dans les lettres écrites à son frère, porté disparu, qu'elle glisse sous sa garde-robe et qui disparaissent mystérieusement. Lorsqu'elle reçoit des réponses anonymes, sans savoir que leur auteur n'est autre que son plus grand rival, Roman Kitt. Alors qu'un lien indéfectible se noue entre eux, Iris accepte une mission au front en tant que correspondante. 

Dans un pays où les humains ne sont que les pions de puissances divines, Iris et Roman se font la promesse de continuer à s'écrire. Mais, confrontés aux horreurs de la guerre, leur avenir sera de plus en plus incertain...

Je me suis lancé dans la lecture de ce premier tome, sans vraiment savoir à quoi s’intéressait l’histoire, après avoir entendu de nombreux commentaires positifs dans la sphère du booktok. Après ma lecture, je peux officiellement dire que je suis très heureuse de m’être laissé influencée par tous ces commentaires, puisque j’ai offert à ce livre la fabuleuse note de 5/5.

L’univers dans lequel nous plonge Rebecca Ross m’a énormément plu. Nous sommes dans ce qui semble être le début des années 1900, pendant une période ressemblant à la Première Guerre mondiale, où les personnages principaux utilisent des machines à écrire et vivent dans un monde dans lequel des traces de magie d’un ancien monde persiste toujours. Cette magie est acceptée par tous les personnages, mais très peu utilisée, puisqu’elle représente plutôt les vestiges d’une civilisation précédente qui cohabitait avec les dieux et évoluait sous leur règne. En fait, la magie et l’enchantement, bien que présente tout au long de l’histoire puisqu’il est question d’une guerre entre les dieux, n’est pas réellement mentionnée, si ce n’est qu’à quelques reprises bien spécifiques pour servir des moments précis de l’histoire. Je sais qu’il s’agit de quelque chose que plusieurs n’ont pas apprécié, mais personnellement, c’est ce qui m’a fait apprécier ma lecture encore plus. J’ai parfois du mal avec les livres trop fantastiques qui nous plonge dans un monde complètement différent, donc d’avoir accès à un monde plus ou moins semblable, avec quelques ajouts ici et là, m’a particulièrement enthousiasmé.

Le personnage principal, Iris, m’a rapidement plu, et sa relation avec Roman, son rival, m’a automatiquement intéressé. Ce n’est pas un spoiler de révéler que cette relation se transforme d’ennemi à amoureux, mais la façon dont cela a été fait m’a particulièrement plu. Je n’aime normalement pas beaucoup les histoires dont l’histoire d’amour prend la place centrale, mais bien que celle-ci représente le cœur de cette histoire, celle-ci est bien plus. Il s’agit d’une histoire d’amour, mais aussi d’amitié, de guerre, de deuil, et d’espoir devant un monde de plus en plus changeant et effrayant. L’histoire était belle, parfois nunuche sur les bords, mais j’ai été attendrie par celle-ci, et cela m’arrive assez peu.

Je pourrais continuer longtemps à parler de cette lecture, puisque je l’ai tout simplement adoré. J’ai dévoré les pages les unes après les autres, voulant à tout prix savoir comment l’histoire d’Iris et de Roman allait se terminer. J’ai très hâte de lire la suite, en espérant que ce deuxième tome réponde à mes attentes et soit à la hauteur de ce premier tome. 

mardi 29 octobre 2024

Table des matières


A

Albertalli, Becky // Moi, Simon, 16 ans, Homo Sapiens
Armstrong, Kelley // 

B

Blackman, Malorie // Boys Don't Cry
Boecker, Virginia // 
Witch Hunter : Witch Hunter, tome 1
Bondoux, Anne-Laure // Tant que nous sommes vivants

C

Carman, Patrick // 
Skeleton Creek : Tome 4 : Le corbeau
Carson, Rae // 
La trilogie de braises et de ronces : Tome 1 : La fille de braises et de ronces
Cass, Kiera // La sirène
Clarke, Cat // Revanche

D

Dashner, James // 

E

Ee, Susan // 

F

Fletcher, Carrie Hope // All I Know Now
Fombelle, Timothée de // Le livre de perle
Franta, Connor // A Work in Progress
Fukuda, Andrew // 

G

Garber, Stephanie // 
Caraval : Caraval, tome 1
Godbout, Yvan // 
Cobayes : Tome 5 : Olivier
Grossman, Lev // 
Les magiciens : Les magiciens, tome 1

H

Han, Jenny // 
Harrington, Karen // Courage for Beginners
Headley, Maria Dahvana // 
Magonia : Magonia, tome 1

I
J

Johnson, Maureen // 

K


L

Lake, Dorian // 
La pierre d'Isis  : Tome 1 : Isulka la mageresse
Levithan, David // Will Grayson, Will Grayson
Lockhart, E. // 
Nous les menteurs : Nous les menteurs, tome 1
Lu, Marie // 
Legend Legend, tome 1

M

Macy, Mélissa // Flashes
Mage, M.S. // 
Les enfants de Vénus : Les enfants de Vénus, tome 1
Malerman, Josh // Bird Box
McFadden, Freida // La psy
McGee, Katharine // 
Meyer, Marissa // 
Chroniques lunaires : Hors série : Levana - Tome 1 : CinderTome 2 : Scarlet
Mlynowski, Sarah // N'y pense même pas!
Morgan, Kass // 
Moyes, Jojo // 
Avant toi : Tome 2 : Après toi

N

Ndong, Fatou // Damoclès

O

Oliver, Lauren // Absences - Panic
Replica : Replica, tome 1
Oppel, Kenneth // The Nest

P


Q

R

Riggs, Ransom // 
Miss Peregrine et les enfants particuliers : Miss Peregrine et les enfants particuliers, tome 1
Rose, Arden // Almost Adulting
Ross, Rebecca // 
Lettres d'enchantement : Tome 1 : Divines rivalités
Roth, Veronica // 
Marquer les ombres : Marquer les ombres, tome 1
Divergent : Hors série : Quatre
Rowling, J.K. // 

S

Senécal, Patrick // Faims - Le Vide
Sepetys, Ruta // Big Easy
Shusterman, Neal // 
La Faucheuse : La Faucheuse, tome 1
Sparks, Nicholas // Les pages de notre amour
Stiefvater, Maggie // Sous le signe du scorpion
Strasser, Todd // La vague

T

Tahir, Sabaa // 
Une braise sous la cendre : Une braise sous la cendre, tome 1
Thilliez, Franck // Vertige
Tremblay, Larry // L'orangeraie

U
V
W

Westerfeld, Scott // 

X
Y

Yancey, Rick // 
Yoon, Nicola // Everything, everything
Young, Suzanne // 
The Program : The Program, tome 1

Z

Zaïre, Johanna // World War Web
Zappia, Francesca // Je t'ai rêvé
Zusak, Marcus // La voleuse de livres



mercredi 15 novembre 2023

Auggie & moi : Trois nouvelles de Wonder







Auggie & Me : Three Wonder Stories
R.J. Palacio
Éditions Pocket Jeunesse
348 pages
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Juliette Lê



Wonder
     Auggie n'est pas un garçon comme les autres, et son arrivée au collège va bouleverser la vie de ceux qui l'entourent.
Julian, le petit dur de l'école ; Christopher, son ami d'enfance ; Charlotte, sa camarade de classe, nous emportent chacun dans leur propre récit pour nous révéler comment Auggie a changé leur vision du monde à jamais...
     J'ai terminé ma lecture de Wonder il y a près de trois ans, et pourtant, j'y repense souvent et je m'en rappelle comme si je lavais lu hier. Dès la sortie du film, je me suis lancé sur celui-ci et j'ai retrouvé l'ambiance et les personnages que j'avais tant aimés. C'est donc sans me poser de questions que j'ai emprunté ce livre, étant assurée que je passerais un bon moment de lecture sous la plume de R.J. Palacio.

Ce livre ne se veut pas une suite de l'histoire d'Auggie, et je dois avouer que j'aurais été déçue si cela avait été le cas, mais plutôt de l'histoire de base d'Auggie, sous différents point de vue. Dans ce livre, nous avons donc le point de vu de Julian, la brute de l'école, Christopher l'ami d'enfance d'Auggie, ainsi que Charlotte, une connaissance de l'école. 

La partie que j'ai préférée est celle de Julian, pour la simple raison que son histoire et celle d'Auggie se rejoignent à plusieurs moments et sont réellement entrelacées, tandis qu'Auggie ne fait que de brèves apparitions dans la vie des deux autres personnages, même s'il y est toujours présent d'une façon ou d'une autre. Cette partie nous permet de mieux comprendre Julian et les motivations derrière l'intimidation qu'il fait subir à Auggie. Cela m'a permis de faire la paix, en quelque sorte, avec le personnage de Julian, que j'ai énormément détesté lors de ma lecture de Wonder.

J'ai toutefois bien aimé les deux autres parties. Celle de Christopher nous permet d'en apprendre plus sur la jeunesse d'Auggie, et la partie de Charlotte nous permet de voir un côté un peu plus neutre de l'histoire, et aussi de plus apprendre à connaître le personnage de Summer, dont j'aurais vraiment aimé lire un point de vue. Je crois par contre que j'aurais préféré lire la partie de Julian en dernier, puisque celles des deux autres personnages me semblaient un peu fade suite à la sienne. 

En conclusion, il s'agit d'un excellent livre compagnon de Wonder. Il n'est pas aussi touchant, bien qu'il m'ait fait pleurer, mais il reste une excellente lecture, et une bonne façon de boucle la boucle de l'histoire d'Auguste Pullman.
     Et c'est là que j'ai commencé à bien l'aimer, Summer.
Mais c'était nul, parce que Summer, tout comme Jack, était du côté d'Auggie. Et ça signifiait que je ne pouvais pas être vu avec elle. Je pouvais même pas lui dire : « Ça va ? » de peur que le monstre croie que je m'adressais à lui. 
[...]
Je sais, c'est pas sympa de l'appeler « le monstre », mais il faut arrêter de tout prendre au sérieux ! Je ne suis pas méchant. Je plaisante!

Extrait en page 29.

dimanche 2 juillet 2023

Faims










Patrick Senécal
Éditions Alire
593 pages
     Assassins, oui. Comme vous tous, comme tout le monde. Et hypocrites. Et lâches. Et envieux, débauchés, frustrés, égocentriques, vils, infâmes, assoiffés de pouvoir, d'argent et de luxure, couverts du vernis de la respectabilité pour mieux camoufler nos désirs qui nous rongent et nous tuent, dégoulinants de bonne conscience avec nos conjoints, nos enfants et notre boulot, et aveugles, volontairement et désespérément aveugles jusqu'à ce que la réalité nous crève les yeux et le coeur! Humains, depuis la caverne, depuis le serpent et sa pomme, humains jusqu'au bout de nos ongles de bêtes!

Bienvenue à Kadpidi, une petite ville tranquille située au coeur d'une région tranquille. C'est là que vit une petite famille tranquille, Joël, le père, est policier ; Martine, sa femme, est propriétaire d'une clinique vétérinaire. Leurs deux enfants sont maintenant des ados et, à la fin de l'été, Nicholas entrera au cégep, Émilie en troisième secondaire.

En ce second samedi de juillet, la trente-deuxième édition du Bal du Chien-Chaud bat son plein au parc Woodyatt et la journée est magnifique. Or, au même moment, le «Humanus Circus» arrive en ville avec ses quatre autocaravanes et ses trois fourgons tirés par des camionnettes. Bientôt, plus rien ne sera tranquille...
     Patrick Senécal est l'un de mes atuteurs favoris, et sans aucun doute mon auteur d'horreur préféré. Bien que je possède tous ses livres et que plusieurs se trouvent toujours dans ma pile à lire, j'ai tendance à n'en lire qu'un seul par année peut-être de façon à faire durer le plaisir inconsciemment. Le livre dont il est aujourd'hui question, Faims, se trouve dans ma pile à lire depuis sa sortie, c'est-à-dire depuis 2015. Évidemment, j'ai acheté ce livre pour son auteur, mais je crois qu'il m'aurait intéressé même s'il avait été écrit par quelqu'un d'autre, pour le simple fait que la trame principale du livre se déroule dans un cirque. Pour une raison qui m'est inconnue, ce lieu m'a toujours fasciné, et toutes les oeuvres dans lesquelles il y en est question piquent ma curiosité.

C'est donc avec l'arrivée d'un cirque pour le moins marginal que nous faisons nos premiers pas dans l'histoire. Un cirque seulement pour adultes, composé d'artistes ayant un passé trouble ; il y a de quoi attiser ma curiosité. Le cirque ambulant représente l'histoire première du livre, tandis qu'une autre histoire se déroule en trame de fond. Parallèlement à l'histoire se déroulant au sein du cirque, une enquête sur une série de meurtres est en cours, plaçant les artistes du cirque en plein coeur de la liste de suspects. Ce sont deux histoires qui se rejoignent, mais qui sont aussi intéressantes à suivre séparément l'une de l'autre. Les deux comprennent leur complexité, leurs protagonistes et leur propre fin, d'une quelconque façon. Je dois avouer que j'aurais envisagé une fin différente, où les deux histoires se chevaucheraient beaucoup plus, donc au final j'ai été agréablement surprise, et encore plus lorsqu'on considère le dénouement de l'enquête. Celui-ci nous amène à un retournement de situation que je n'avais aucunement envisagé tellement l'issu de l'histoire semblait évidente, et à une fin pour le moins dérangeante. 

Ce livre de Senécal contient beaucoup moins d'action que ses précédents, misant plutôt sur l'aspect choquant des descriptions des spectacles présentés par le cirque. Toutefois, il s'agit d'un livre beaucoup plus axé sur l'aspect psychologique des personnages, sur leurs pulsions les plus profondes et sur leur façon de voir et de vivre leur vie. L'histoire est notamment entrecoupée par des courts chapitres, chacun consacré à l'un des personnages du cirque, nous amenant à connaitre le passé de ce personnage et la façon dont celui-ci s'est retrouvé dans ce cirque non conventionnel. Il s'agissait de mes parties préférées, et j'avais toujours hâte d'y arriver pour mieux comprendre les personnages, leurs motivations et les raisons de leurs agissements.

Le personnage de Michelle, le seul récurrent des livres de Senécal, se trouve changé dans ce livre. Comme à chaque fois, j'ai aimé la retrouver, voir son évolution et ainsi pouvoir replacer les éléments dans le temps. C'est intéressant de voir son avancement psychologique d'un livre à l'autre, et je me demande bien où l'amènera le prochain livre.

Tout comme tous les livres de Senécal, celui-ci m'a beaucoup plu. Il apporte un regard différent sur les Faims qui sommeillent en chaque humain, et qui ne demande parfois qu'à être libérées. J'ai bien hâte de voir dans quoi me plongera le prochain livre de l'auteur que je lirai.

- Et vous, que désirez-vous? Quelle personne hante vos rêveries érotiques? Votre collègue de travail? L'ami de votre conjoint ou de votre conjointe? Votre voisin ou votre voisine? L'inconnu assis près de vous en ce moment? Vous, qui est votre fantasme? Tout le monde en a un...
Tout à coup, un projecteur de poursuite s'allume sur le visage d'un homme dans la salle qui cligne des yeux, déconcerté.
- Vous, quel est votre fantasme? répète la voix.
Le projecteur s'éteint tandis qu'un autre éclabousse de son faisceau la face d'une femme tout aussi ahurie.
La voix pose la question à plusieurs reprises, visant un spectateur différent chaque fois. Si un ou deux affichent un air goguenard et amusé, la plupart semblent embarrassés. Joël, pendant une seconde, craint soudain d'être la prochain cible, puis il se traite d'idiot. Il n'aura qu'à sourire calmement, c'est tout. Pourquoi cette peur ridicule? Mais après une dizaine de fois, plus personne n'est éclairé et la voix se contente d'articuler sur un ton ironique :
- Mentez aux autres si vous le voulez, mais ne vous mentez pas à vous-même...

Extrait en page 69.

jeudi 2 août 2018

Hantée, tome 3 : Le Cabinet des ténèbres








Shades of London, book 3: The Shadow Cabinet
Maureen Johnson
Éditions Putnam
384 pages






     Les fantômes hantent Londres. Une équipe spéciale, les Ombres, est chargée de contrôler ceux qui sèment le chaos et les empêche de nuire. Callum et Boo sont sous le choc du décès tragique et brutal de Stephen, le leader des Ombres. Mais Rory est persuadée qu'il existe un moyen de le ramener de l'au-delà.
     Le deuxième tome de cette série m'avait laissé sur un intense suspense, et sur un retournement de situation inenvisageable. Ayant laissé filé près de deux ans avant de finalement me lancer dans la lecture du troisième tome, j'avais plus ou moins oublié ce dont il était question. Toutefois, dès les premières pages, j'ai été replongé dedans tête première, et je me suis de nouveau frappé au mur qui s'était érigé devant moi lors de ma lecture de cette fin.

C'est donc en plein coeur de l'action que j'ai retrouvé les personnages. Je ne peux pas vraiment parler de l'intrigue principale sans révéler plusieurs éléments clés de l'histoire, je m'abstiendrai donc, mais disons simplement que cette intrigue m'a vraiment mise sur le bout de ma chaise. J'attendais toujours de voir ce qui allait se passer, et j'espérais profondément une fin heureuse. À cette trame principale s'en mêle une autre, qui est apparue lors du tome précédent. Les deux intrigues étaient extrêmement intéressantes, même si j'avais une certaine préférence pour l'une d'entre elles (ceux ayant lu le livre comprendront de quoi je parle, les autres je suis désolé pour ce charabia incompréhensible à vos yeux). L'histoire se développe en quelque chose de différent, auquel je n'aurais pas pensé simplement en lisant le premier tome, et même s'il ne s'agit pas de ce que j'aurais aimé lire à la base, cela reste une excellente lecture. 

Les personnages m'ont toujours autant plu. Leur personnalités sont bien développés, leurs agissements bien expliqués, et leur humour toujours aussi tordant, même si ce tome est nettement plus sombre que les précédents. J'ai aussi bien apprécié faire la connaissance de nouveaux personnages, et redécouvrir d'anciens personnages que nous n'avions pas vu depuis un moment.

Je croyais qu'il s'agissait du dernier tome de la série avant d'arriver à la fin de celui-ci. Considérant la fin, il est évident qu'il y aura au moins un autre tome, ce qui me plait énormément. J'ai commencé cette série sur un coup de tête, mais il s'agit de l'une de mes préférées, donc je n'ai pas tellement hâte de la terminer, je dois l'avouer.

jeudi 12 juillet 2018

The Hate U Give : La haine qu'on donne







The Hate U Give
Angie Thomas
Éditions Balzer + Bray
444 pages

     Starr a seize ans, elle est noire et vit dans un quartier difficile, rythmé par les guerres entre gangs, la drogue et les descentes de police. Tous les jours, elle rejoint son lycée blanc situé dans une banlieue chic ; tous les jours, elle fait le grand écart entre ses deux vies, ses deux mondes. Mais tout vole en éclats le soir où son ami d'enfance Khalil est tué. Sous ses yeux, de trois balles dans le dos. Par un policier trop nerveux. Starr est la seule témoin. Et tandis que son quartier s'embrase, tandis que la police cherche à enterrer l'affaire, tandis que les gangs font pression sur elle pour qu'elle se taise, Starr va apprendre à surmonter son deuil et sa colère ; et à redresser la tête.
     Je crois que presque tout le monde a maintenant entendu parler du livre The Hate U Give, encore plus maintenant que l'adaptation de ce livre sortira en salle cette année. Il s'agit d'un livre qui est extrêmement populaire en ce moment et qui semble plaire à tous, c'est pourquoi j'ai finalement décidé de l'emprunter à la bibliothèque, pour comprendre ce qu'il y avait de si exceptionnel avec ce livre.

Ce livre met en place une histoire d'actualité, poignante et véridique. Ce livre parle d'une réalité que je peux tenter de comprendre, mais que je ne pourrai jamais comprendre pleinement, en raison de la couleur de ma peau. Il y est question de racisme, de brutalité policière, de gangs et de survie. Malgré le fait que je ne pourrai jamais prétendre comprendre cette réalité sous toutes ses coutures, l'auteur apporte les différents sujets avec beaucoup de détails, d'explications et dépeint la vie de Starr, de sa famille et de ses amis d'une façon qui m'a permis de la comprendre, ne serait-ce que pour la durée d'un livre, et ce que j'ai lu m'a permis de voir cette réalité sous un nouvel angle, et d'appliquer cette perspective tous les jours de ma vie.

Le livre se passe aux États-Unis, et l'auteure fait référence à plusieurs événements ayant eu lieu au cours des dernières années pour mettre en place son histoire. L'histoire de Starr est touchante, déchirante, et malheureusement, on peut facilement imaginer quelqu'un d'autre à la place de Starr. On peut facilement penser à plusieurs autres événements dont nous avons entendu parler dans les journaux. On peut facilement ressentir la frustration de Starr ainsi que son désespoir en ne sachant pas quoi faire, en essayant de se faire entendre, mais tout en essayant de survivre dans un monde hostile. L'auteure a su dépeindre les sentiments d'une manière remarquable, et plusieurs phrases magnifiques et frappantes se retrouvent dans ce livre.

J'ai adoré la diversité des personnages présents dans ce livre. Il y en a de toutes les ethnicités, toutes les classes sociales, tous les genres. Chaque personne est façonnée d'une façon différente, avec ses forces et ses faiblesses, ses bons et ses mauvais côtés, et tous ont une personnalité bien à eux. Avec les personnages de Thomas, on tombe loin des clichés, et c'est ce que j'ai le plus aimé.

J'ai particulièrement aimé le personnage d'Hailey, une amie de Starr. Je n'ai pas aimé ce personnage pour sa personnalité ou ses caractéristiques, loin de là, puisqu'il s'agit d'un personnage extrêmement désagréable, mais je l'ai extrêmement apprécié puisqu'elle représente un type de personne que nous connaissons tous. Chacun d'entre nous peut facilement trouver quelqu'un lui ressemblant de près ou de loin dans son entourage. Ce personnage m'a aussi permis de me remettre moi-même en question, et de revoir certains commentaires que j'avais pu exprimer au fil des ans. C'est un personnage qui aide à s'ouvrir les yeux, selon moi.

J'avais de grandes attentes envers ce livre, suite à tous les commentaires élogieux que j'avais pu en lire. Ces attentes n'ont pas toutes été atteintes, en termes de lecture et de divertissement, même si j'ai beaucoup aimé ma lecture, mais celles-ci ont été largement dépassées autrement.
     Something's bugging me. I wanted to ask Uncle Carlos, but I couldn't for some reason. Daddy's different though. While Uncle Carlos somehow keeps impossible promises, Daddy keeps it real with me. "You think the cops want Khalil to have justice?" I ask.
Thump-thump-thump. Thump... thump... thump... The truth casts a shadow over the kitchen - people like us in situations like this become hashtags, but they rarely get justice. I think we all wait for that one time though, that one time when it ends right.
Maybe this can be it.
"I don't know," Daddy says. "I guess we'll find out."

Extrait en page 59.

mercredi 23 mai 2018

La Vague







The Wave
Todd Strasser
Éditions Ember
138 pages
     Pour faire comprendre les mécanismes du nazisme à ses élèves, Ben Ross, professeur d'histoire, crée un mouvement, la Vague, aux slogans fort : "La Force par la Discipline, la Force par la Communauté, la Force par l'Action". En l'espace de quelques jours, le paisible lycée californien se transforme en microcosme totalitaire : avec une docilité effrayante, les élèves abandonnent leur libre arbitre pour répondre aux ordres de leur nouveau leader, lui-même totalement pris par son personnage. Quel choc pourra être assez violent pour réveiller leurs consciences et mettre fin à la démonstration?
     Je ne sais pas pour vous, mais dans mon école secondaire, absolument tous les élèves, peu importe leur professeur, visionnent en classe le film La Vague, et ce, depuis plusieurs années. C'est donc en connaissant grossièrement l'histoire que je me suis procuré le livre et que je me suis lancé dans sa lecture.

Commençons par un peu d'histoire. En fait, pour ceux qui ne le savent pas, le livre, ainsi que le film, sont inspirés d'une histoire vraie, ayant eu lieu en 1967. Un professeur, qui n'arrivait pas à expliquer à ses élèves comment un régime tel que le régime nazi avait pu exister, a décidé de se lancer dans une étude expérimentale et de créer un mouvement nommé « La troisième vague ». L'étude s'est terminée de façon bien moins violente que le film, mais les deux oeuvres (roman et film) sont inspirés de la même histoire.

Donc, c'est grâce au film, en premier, que j'ai pris connaissance de cette histoire, et c'est donc avec un peu de déception que j'ai refermé le livre. En fait, le film s'inspire grossièrement de l'histoire de base et montre plutôt une histoire extrêmement romancée et beaucoup plus dramatique que ce qui s'est réellement produit. L'histoire a été adaptée pour être intéressante à regarder et pour divertir toute une panoplie de gens, et non pas seulement ceux appréciant regarder des documentaires.

Le livre, toutefois, est beaucoup plus près de la réalité. Il s'agit d'un bon livre, axé sur la psychologie des personnages et sur l'esprit impressionnable des adolescents. Il nous montre, en très peu de pages, l'importance de penser par soi-même et de ne pas suivre aveuglément un groupe simplement pour faire comme les autres et avoir l'impression d'appartenir à un groupe.

Il s'agit d'une lecture très intéressante puisqu'elle permet de comprendre plusieurs choses, notamment la façon dont une seule personne peut réussir à amener plusieurs personnes à poser des actes qu'ils n'auraient jamais commis par eux-mêmes et qu'ils savent répréhensibles. Toutefois, il s'agit d'un livre lent (celui-ci se déroule sur une semaine, et les jours sont vus du point de vue de plusieurs personnages) et contenant très peu d'action. Il y a un suspens de présent, puisqu'on se demande jusqu'où iront les personnages, mais c'est tout.

C'est donc une lecture que j'ai bien apprécié, mais qui, contrairement au film, ne m'a pas amené le sentiment du divertissement que j'espérais en commençant ma lecture, puisque malheureusement, j'ai vu la version romancée en premier.
"Laurie, if you study the types of people who join these cults, they're almost always people who are unhappy with themselves and their lives. They look at the cult as a way of changing, of starting over, of literally being born again. How else do you explain the change in Robert?"
"But what's wrong with that, Mom?"
"The problem is that it's not real, Laurie. Robert is safe only as long as he keeps within the confines of The Wave. But what do you think happens when he leaves it? The outside world doesn't know or care about The Wave. If Robert couldn't function in school before The Wave, he won't be able to function outside of school where The Wave doesn't exist."

Extrait en page 72.

samedi 28 avril 2018

Les magiciens, tome 1







Magician, book 1: The Magicians
Lev Grossman
Éditions Viking
402 pages

     Brooklyn. Quentin, dix-sept ans, est un adolescent brillant mais il ronge son frein, prisonnier d'un monde désespérément ennuyeux, en attendant d'intégrer une université de prestige. Comme il regrette le temps de son enfance où les Chroniques de Fillory l'entraînaient dans un univers magique où tromper son ennui! Mais sa vie se transforme le jour où, à sa grande stupeur, il est admis à la faculté de Brakebills, une école extrêmement élitiste et secrète qui forme des magiciens. Cinq années d'un rude et dangereux apprentissage l'y attendent. Mais le monde réel, même revu par la magie, n'apporte pas forcément le bonheur. Ce qu'il faudrait, c'est que l'univers de Fillory, celui des contes de son enfance, ne soit pas un monde imaginaire. Qui sait?...
     La série Les magiciens n'est pas une série extrêmement populaire, ni même connue, mais je suis tombée sur l'adaptation télévisée il y a longtemps de cela et j'ai tout simplement adoré. Lorsque j'ai enfin décidé de regarder la deuxième saison de la série, je me suis dit qu'il serait peut-être préférable pour moi de lire le premier tome, considérant que je voulais lire la série, de façon à ne pas me faire spoiler toutes les péripéties. Au final, c'est le livre qui m'a spoilé la deuxième saison!

En effet, le temps est un concept étrange dans ce livre. Bien que le livre contienne moins de 500 pages et que les pages semblent se tourner tranquillement, l'histoire se déroule sur plus de quatre ans. Nous entrons dans la vie de Quentin, un personnage assez troublé, et plutôt négatif, avant qu'il ne découvre l'existence de la magie. Nous suivons son évolution pendant toutes ses années d'études, ainsi qu'ensuite, ce qui apporte une immense vue d'ensemble de son évolution ainsi que de celle de ses camarades.

J'ai mentionné plus haut que Quentin n'est pas le personnage le plus rayonnant qu'il m'ait été donné de voir, et en fait, l'histoire complète est faite ainsi. Le livre est extrêmement sombre, étrange et voire même un peu... dérangé. L’atmosphère de cette lecture est plutôt difficile à expliquer, mais disons que ce n'est clairement pas pour tout le monde. Toutefois, le live n'est pas dépourvu de positivisme, et l'humour des personnages est très intéressant, mais il s'agit tout de même d'un humour noir, sec et sarcastique.

Ce livre m'a donné l'impression d'une réécriture d'Harry Potter et de Narnia, mais extrêmement pervertie. Les personnages évoluent dans une école de magie digne de Poudlard, mais les cours sont parfois assez étranges, et apparemment la survie des élèves n'est pas la priorité numéro un des professeurs de cette école. De plus, cette histoire comporte une sorte de mon imaginaire parallèle qui est une immense copie de Narnia, mais en très, très malsaine. J'ai eu beaucoup de plaisir à relever les similarités pendant ma lecture et c'est un monde que j'ai bien hâte de pouvoir découvrir encore plus.

J'ai lu ce livre en version originale, c'est-à-dire en anglais, et je dois dire que le niveau de vocabulaire est beaucoup plus élevé que ce que j'ai l'habitude de lire. Cela ne m'a pas dérangé, au contraire, j'ai trouvé la différence agréable. Ce livre n'est clairement pas destiné à un public jeunesse, et j'ai donc apprécié que la plume soit plus mature. Celle-ci reste très poétique, malgré la nature sombre de son récit, et m'a entraînée dès les toutes premières pages.

En bref, « étrange, malsain, pervers » sont les termes que j'utiliserais pour décrire cette lecture, mais pas dans le sens négatif de ces termes. Il s'agit d'une lecture m'ayant laissé une impression... étrange, que je ne saurais décrire, mais qui m'a effectivement plu. C'est donc sans hésitation que je lirai la suite de cette série.
He'd started that little speech speaking normally and he ended it shouting. In a way fighting like this was just like using magic. You said the words, and they altered the universe. By merely speaking you could create damage and pain, cause tears to fall, drive people away, make yourself feel better, make your life worse.

Extrait en page 331.

Personnages que j'ai préférés : Penny & Alice